Claude Rutault
AMZ
[Rappel des circonstances]
Si l’on s’attache à la réitération d’une exposition, l’examen de la re-présentation (à deux reprises) de Identité et différence 1 de Claude Rutault, offre un complément d’approche intéressant : en 1978, cette définition méthode est l’exposition (dans deux petites salles) ; en 1987, elle se développe sur trois salles peintes en coquille d’oeuf, dont deux très grande, alors qu’en complément de l’exposition, le point A de AMZ est présenté dans une salle en mezzanine ; enfin, en 1998, le travail investit les neuf murs d’un espace dont les cimaises sont entièrement occupées par un accrochage de tableaux (appartenant à la collection du Consortium), y compris (chacune à sa place) les toiles blanches de Identité et différence 1.
Quant à AMZ, après avoir été le « lieu » du point A (montré deux fois : en 1987 on l’a vu, et en 1989, dans le cadre d’une exposition de groupe, Une autre affaire – section « non site »), le Consortium est devenu le point Z (montré dans Généreux sur rendez- vous en 1996), après l’acquisition de la pièce par le Fonds régional d’art contemporain des Pays de la Loire, et son « déménagement » à Nantes.
Claude Rutault, Description d’AMZ (Le soleil brille pour tout le monde)
A. Est la matrice, le point de départ, de la pièce. Il s’agit d’un ensemble de 100 toiles brutes tendues sur châssis, toutes différentes. Les toiles sont appuyées contre un ou plusieurs murs d’un même espace en une ou plusieurs piles. Elles peuvent être accrochées telles qu’elles au moins partiellement. Ces 100 toiles seront progressivement prises en charge et celles-ci seront alors obligatoirement accrochées et peintes de la même couleur que le mur.
L’accrochage et la répartition des toiles, peintes et non peintes, se fait au moment de l’installation. Cette présentation sera toujours susceptible de modifications, de déplacements, de réapparitions autres. Ce noyau A évoluera, autrement que sous l’angle peint/non-peint, lorsque les 100 toiles auront été prises en charge.
M. Est constitué de l’ensemble des éléments pris en charge, donc dispersés en autant de lieux. Prendre une toile en charge consiste à prendre un modèle a en Aet à reconstruire une toile m dans le lieu de son choix, semblable à a mais réduit en fonction de deux paramètres, la distance du lieu de construction de m au point A et l’ordre de prise en charge. Ces deux paramètres s’additionnent. La toile reconstruite est peinte de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée.
Z. La partie Z est multiple car elle assure, dans cette construction plusieurs fonctions.
1. Elle regroupe et visualise les différences de chaque a-m (z-p en cas de prise en charge sous forme de papier).
Chaque papier a une forme semblable à la fois à a et à m. En cas de présentation au mur de ces différences, de ces papiers, en totalité ou en partie, leur rapport au mur sous l’angle de la couleur répondra à la définition/méthode n° 34 « papiers » : papier blanc si le mur ne l’est pas, de n’importe qu’elle autre couleur que blanc si le mur est blanc.
2. Z stocke la réplique sous forme de papiers des 100 toiles de A, la prise en charge pouvant se faire soit sous forme de toile en A, soit sous forme de papier en Z. N’ayant pas la possibilité de savoir à l’avance quelle couleur prendra l’actualisation de chaque papier, cette partie comportera pour chaque pièce un papier blanc et un papier de couleur.