David Hominal
L'Almanach 14 : David Hominal
Né en 1976 en France, vit et travaille à Berlin.
David Hominal s’est fait connaître par des toiles qu’il avait laissées s’imprégner de sang et de fumée, dans le fumoir de la boucherie de son père, pendant quelques semaines. Son travail interroge la peinture à la fois de façon formelle à travers le médium, et historique, explorant différents genres. Ces peintures, quasi performatives, se caractérisent par une grande présence physique, « un souffle de fureur1 ».
David Hominal indique que dans son parcours, « la musique a été quelque chose de dominant, une envie de comprendre les agencements : construction et déconstruction, etc. Comme la poésie, les enchaînements, les mots, la respiration, l’espace, les cassures dans la phrase, la rupture... l’espèce d’élastique qu’il y a entre les mots et qui connecte l’ensemble4». Depuis 2009, il réalise des œuvres abstraites, reprenant à l’origine des fanions présents dans des œuvres de la renaissance. Ces peintures sont à envisager d’un point de vue purement formaliste et pictural. La peinture est appliquée en laissant deviner les outils utilisés, loin des parfaits aplats que l’on retrouve dans la peinture abstraite de ses confrères suisses.
La nouvelle série de peintures, produite spécifiquement pour l’exposition du Consortium, s’inscrit dans la continuité d’un travail sur l’opposition, le cadre, la structure où la fenêtre revient comme figure, format, tracé et spectre architectural. Les tableaux entrent ainsi en résonance avec la physionomie et la rythmique de la salle du Consortium, les rectangles dessinés au fusain sous la couche picturale faisant écho aux sept fenêtres qui les regardent.
1 David Hominal, Entretien avec Nicolas Trembley, « Versatile », Numéro, Décembre 2010