Raphaël

L'Almanach 16 : Raphaël (d'après)

Dans cette vaste salle sont réunies quatre copies d’oeuvres de Raphaël, dont celle de L’École d’Athènes (peinture murale pour la Chambre de la Signature au Vatican, réalisée entre 1508 et 1512) par Bénigne Gagneraux (1756-1795) né à Dijon, devenu peintre du roi de Suède. En premier lieu, il s’agit là d’une position manifeste qui préfère l’invitation faite à la « peinture ancienne » dans le White Cube du lieu d’exposition contemporain, à la quête événementielle de contemporanéité – et de l’audience qu’on lui prédit – par les grandes institutions dédiées à l’art classique et dont les choix artistiques en matière d’art d’aujourd’hui sont trop souvent plus « instrumentalisateurs » que « compositionnistes ». En second lieu, l’« assemblage » proposé de manière assez théâtrale comme introduction de l’exposition « L’Almanach 16 », veut faire image. En renvoyant à la concurrence de la Raison et de la Foi, comme dans le projet initié par Jules II où La Dispute du Saint-Sacrement (également peinte par Raphaël) était placée en face de L’École d’Athènes et signifiait la victoire de la Théologie, la mise en situation de la Salle haute – comme d’ailleurs le principe de confrontation sans détour entre les univers artistiques qu’organise l’ensemble de l’exposition – souhaite indiquer au spectateur qu’au-delà de l’opposition évidente, il convient encore et toujours d’activer la multiplication des agencements et de réarticuler, à l’aune de l’expérience ou de la perception, la communauté pragmatique des possibles.
—Xavier Douroux