Matt Connors
L'Almanach 18 : Matt Connors

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Consortium Museum
Curated by Anne Pontégnie
Matt Connors, "L'Almanach 18,", 2018, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Matt Connors, "L'Almanach 18,", 2018, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Matt Connors, "L'Almanach 18,", 2018, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Matt Connors, "L'Almanach 18,", 2018, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum

Si au premier regard les peintures de Matt Connors sont simples et directes, la multiplicité des processus et des références qu’elles mobilisent révèle peu à peu leur complexité. Le peintre américain paraît s’être donné pour ambition de poursuivre l’abstraction au-delà de son histoire. Même s’il avoue que ses influences sont surtout musicales, littéraires ou poétiques, il intègre pleinement la mémoire de la peinture en la réinventant par improvisation, avec
élégance et légèreté. Comme l’écrit Peter Schjeldhal : « la beauté survient comme quelque chose d’aperçu par hasard, pas tout à fait recherchée ni tout à fait capturée. ». La modestie avec laquelle il approche son « métier » ne l’a pas empêché de devenir l’une des figures de proue de l’abstraction contemporaine aux côtés d'autres artistes américains de sa génération ayant également exposé au Consortium : Joe Bradley, Laura Owens ou Michael Williams.
Chez Connors, les couleurs sont vibrantes, contrastées, saturées. Il peut peindre des oeuvres à la composition géométrique rigoureuse ou bancale, dense ou dépouillée, soignée ou impulsive. Il joue avec des effets de transparences et des juxtapositions de couches picturales, laissant percevoir la construction du tableau et l’idée d’une trame narrative décousue puis recomposée. Matt Connors a longtemps privilégié la peinture à l’huile pour n’utiliser aujourd’hui que la peinture acrylique. Les toiles ne semblent plus le fruit d'un long labeur mais celui d’un instant décisif arrêté au cours d’une promenade. L’aspect performatif est visible à travers la peinture brossée, les taches, les coulures, les éclaboussures, la toile laissée nue. Connors poursuit toujours son oeuvre ailleurs que sur la toile, dans des volumes qui donnent corps à la peinture ou en sérigraphie qui lui permettent de multiplier sur papier les idées qui animent sa peinture.
Emilie Fourny