Rachel Harrison
Lay of the land

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Le Consortium
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum
Rachel Harrison, Lay of the Land, exhibition view, Consortium Museum. Photo André Morin © Consortium Museum

Rachel Harrison  (1966, New York)


« Les sculptures de Rachel Harrison sont assez peu photogéniques. Pour avoir une perception correcte d’une seule pièce, il faut au moins quatre angles de vue. Car la plupart de ses œuvres recèlent des surprises: d’une part, il arrive fréquemment que, découvrant une sculpture de façon frontale, on en fasse le tour et découvre, derrière, un tout autre univers ; d’autre part, pour appréhender une œuvre dans son intégralité, il faut non seulement regarder devant et derrière, mais aussi en haut, en bas, sur les côtés, à l’intérieur, voire parfois se tordre le cou pour apercevoir un élément à moitié dissimulé derrière un autre… Rien de moins « gestaltien » que ces sculptures. L’artiste maîtrise l’art du camouflage, de la mascarade, du faux-semblant. Elle semble aussi avoir un goût prononcé pour le jeu. Et c’est peut-être ce qui donne un aspect très humain à ses sculptures, pourtant abstraites pour la plupart. Un aspect humain, mais aussi des caractéristiques humaines : certaines sont parfaitement ridicules ; d’autres pathétiques ; d’autres encore sont burlesques. Peu d’entre elles sont sérieuses, à vrai dire. Car Rachel Harrison a beaucoup d’humour (un humour parfois noir ou grinçant) et un sens du grotesque qui dissocie son œuvre d’un certains nombre d’autres, qu’on pourrait croire du même sang, mais qui n’ont sans doute pas été élevées de la même manière. Harrison serait ainsi plus proche d’un Franz West ou d’un Paul Mac Carthy (qu’il lui est arrivé de parodier, d’ailleurs) que d’une Jessica Stockholder ou d’une Isa Genzken.
[...]
Nombre de commentateurs l’ont dit : le travail de Rachel Harrison est fait de connexions et de déconnexions, de fragments et de collages, de mélange de styles et de codes, de high and low, de ready-made et de fait-main, de formes et d’antiformes… On peut ajouter que Rachel Harrison invente et réinvente en permanence l’œuvre queer par excellence: une œuvre débarrassée de tout principe ontologique – hybride et nomade, engagée dans des processus de diffusion, de rencontres inattendues et productives. Un travail sans fin de dés-identification, de déplacements et de reconfigurations momentanées dans lequel le processus de formalisation s’accompagne toujours d’une résistance à la forme elle-même. Une œuvre transgenre, et donc bel(le) et bien politique. »

—Elisabeth Wetterwald, « Rachel Harrison », Zéro Deux, 2008.