Participation à la 17ème exposition internationale d'architecture — La Biennale di Venezia

"Grancey-le-Château, un monde à la lisière". Le Consortium-Land avec les architectes Patrick Berger, Aristide Antonas et Junya Ishigami. 17e exposition internationale d'architecture. Biennale di Venezia 2021. Photo : Felix Gautherot

 

Le Consortium-Land, département de recherche et d’expérimentation – architecture, société et milieu – du Consortium Museum, est invité par le commissaire Hashim Sarkis à la 17e exposition internationale d’architecture – La Biennale di Venezia « How Will We Live Together ? » du 22 mai au 21 novembre 2021. Il présente Grancey-le-Château, Un monde à la lisière, installation inédite pensée comme la préfiguration d’un site architectural éthologique unique au monde en devenir, initié en 2018 par le Consortium-Land dans la commune de Grancey-le-Château (Côte-d’Or, France).

Dans le cadre de l’action Nouveaux commanditaires initiée par la Fondation de France, accompagné des habitants du village de Grancey-le-Château et sous l’impulsion de Patrick Berger, le Consortium-Land a invité Aristide Antonas (Grèce) et Junya Ishigami (Japon) à imaginer des architectures basées sur les relations entre l’homme et l’animal, sous différents angles.

L’orientation éthologique, discipline scientifique qui vise à étudier le comportement des espèces animales, y compris humaines, est au cœur du développement du site de Grancey-le-Château. Ce modèle expérimental est proposé pour définir – à long terme, en France et ailleurs – de futurs projets de logements pour des géographies et territoires différenciés, périphériques.

Le Pavillon des Oiseaux de Patrick Berger est la première réalisation du site installée de manière pérenne à Grancey-le-Château, soutenue par la Fondation de France et la Fondation Adrienne et Pierre Sommer, en parallèle de la présentation publique de son double à la Biennale Architettura à Venise produit par le Consortium-Land.

 

Le Pavillon des Oiseaux : vivre ensemble dans un monde à la lisière

À Grancey-le-Château, Patrick Berger a imaginé les premières constructions à usage des animaux. Le Pavillon des Oiseaux est le premier édifice construit sur le site qui a prédéterminé les autres invitations à construire sur la parcelle. Le Consortium-Land produit un signe manifeste du projet global de Grancey-le-Château en présentant son double à Venise.

À la Biennale Architettura 2021, Le Pavillon des Oiseaux est accompagné d’un court film portant un regard sur la genèse et la philosophie du site éthologique de Grancey-le-Château, avec la participation de Vinciane Despret, philosophe des sciences. Il introduit également les projets en devenir de Patrick Berger, Artistide Antonas et Junya Ishigami.

"Le Pavillon pourrait être la demeure d’un oiseau mythique car sa construction est conçue comme une architecture animale. Sa fabrication assemble une structure métallique avec des branches d’arbres taillées à proximité. La dimension de ses branches est à l’échelle d’un enfant. Le volume du pavillon est entouré d’arbres dont les feuillages le frôlent. Le public pénètre par deux ouvertures en vis-à-vis et d’autres oiseaux, cette fois réels, font irruption ici et là pour construire leur propre nid. Ce pavillon prévu à l’origine à Collodi en Italie sera réalisé à Grancey-le-Château en Côte d’Or. Il inaugurera d’autres évènements sur les relations culturelles et artistiques entre l’homme et le monde animal. Les « bords » entre l’anthropologie et l’éthologie seront explorés."
— Patrick Berger, architecte du Pavillon des Oiseaux
 
"Certains auteurs disent qu’il y a une véritable co-évolution culturelle entre certains oiseaux et nous humains ; c’est-à-dire qu’ils ont souhaité vivre avec nous mais pas très proches de nous. Ces oiseaux veillent d’ailleurs à ce que cette distance soit toujours la même. On remarque finalement que beaucoup d’animaux souhaitent vivre parfois de manière assez proche des humains, dans les mêmes environnements parce que ces derniers leur apportent des bénéfices évidents mais à condition qu’une certaine distance soit respectée ne fusse que parce que nous sommes dangereux pour eux, ou qu’ils ne sont pas tranquilles quand on est trop près, et aussi parce que la question des zoonoses se pose justement quand la distance est réduite. Ainsi, la question est de savoir quelle est la bonne distance. Mais on ne peut pas y répondre en général… La bonne distance, c’est vraiment au cas par cas avec l’espèce d’une part mais aussi avec certains individus de l’espèce donnée. (…) Pour beaucoup d’animaux, la bonne distance est celle à partir de laquelle fuir reste possible.
— Vinciane Despret, philosophe des sciences
Extrait de Grancey, A Film, 2021

 

Homme et animal, une relation de proximité à construire avec les architectes Aristide Antonas, Junya Ishigami et Patrick Berger 

En Bourgogne depuis de nombreuses années, le Consortium – à l’initiative d’élus et d’habitants du village – a développé des commandes d’art public contemporain. Il a acquis à Grancey-le-Château, village de 300 habitants au Nord de la Côte-d’Or, un terrain pour étudier et produire des projets où architecture et éthologie y trouvent une logique certaine. Un développement historique et pérenne, initié grâce à l’action Nouveaux commanditaires – soutenue par la Fondation de France – qui permet à tout citoyen, groupe constitué ou collectivité confrontés à des enjeux de société ou de développement de territoire d’engager une commande artistique. Dans le cas présent, cette procédure a permis de lancer les études architecturales pour humains et animaux auprès d’Aristide Antonas, Patrick Berger et Junya Ishigami.

Le projet inédit de Grancey-le-Château repose sur l’idée que l’architecture peut être le vecteur d’un rapprochement entre les espèces. Les architectes invités ont conçu des projets d’habitation pensés entre architecture animale et humaine ; soit en construisant à l’usage des animaux, soit en exploitant les leçons d’architecture animale ou en favorisant une relation égale entre les espèces. L’étude des comportements animaux en ce qu’ils procurent des enseignements à nos propres usages a fondé l’ADN du site. 
En 2018, les architectes Aristide Antonas, Patrick Berger, Junya Ishigami ont été invités à investir ce site. La parcelle est une zone boisée où la nature végétale et animale a repris les droits que l’homme lui avait contestés auparavant. Le site décrit ainsi une zone en bordure immédiate du village où la stratification humaine, végétale et animale caractérise un milieu complexe.

Après les premières constructions privilégiant l’usage des animaux conçues par Patrick Berger, Aristide Antonas et Junya Ishigami ont imaginé des constructions à l’usage des humains et des animaux :
The Corridor House d’Aristide Antonas, inspirée par les comportements et modes d’organisation animaux, est une maison conçue comme une galerie creusée par des fourmis d’une part et comme un nid d’oiseau d’autre part.
A House as a Village de Junya Ishigami, est une maison divisée en plusieurs unités dispersées et organisées selon un plan de circulation labyrinthique composé de rues étroites et d’espaces vacants offrant de nouveaux modes de porosité entre les espèces.

Ce territoire d’expérimentation devient un milieu unique à la recherche d’une cohabitation entre l’humain et l’animal, où l’architecture tente de participer à la construction d’une relation pacifique entre les espèces.

 

Grancey-le-Château, Un monde à la lisière est présenté dans le cadre de la 17e exposition internationale d’architecture – La Biennale di Venezia « How Will We Live Together ? »
Du 22 mai au 21 novembre 2021

Avec le soutien du Fonds de dotation Le Consortium Unlimited, de la Fondation de France, C3B – VINCI Construction France et Buzz Management. 

 


Le Consortium-Land (Catherine Bonnotte, Franck Gautherot, Seungduk Kim et Géraldine Minet)

Le Consortium-Land est le département de recherche et d’expérimentation – architecture, société et milieu du Consortium Museum. Créé en 1977, le Consortium Museum est un centre d’art contemporain installé dans un bâtiment de 4000 m2 rénové par l’architecte japonais Shigeru Ban. Il a développé une maison d’édition (Les presses du réel) et une société de production cinématographique (Anna Sanders films). Le Consortium Museum établit avec les artistes un dialogue ininterrompu et prolongé, qui fait du Consortium un laboratoire exigeant et un lieu de débat esthétique dont l’exposition est le langage.
Tout au long de son histoire, le Consortium Museum a développé un savoir-faire particulier dans la conception et conduite de projets de grande ampleur dans les domaines de l’architecture, des arts visuels, du cinéma et de l’édition. Depuis 1998, il est le premier centre d’art à développer l’action Nouveaux commanditaires en Bourgogne et dans le Grand Est. Il favorise un terrain de réflexion sociétale prolongé par le Consortium-Land. Il se positionne ainsi comme un acteur de développement culturel à l’échelle des territoires.