"The Photographic Object 1970"
Andre Haluska, Bea Nettles, Carl Cheng, Charles Roitz, Dale Quarterman, Darryl Curran, Ellen Brooks, Jack Dale, James Pennuto, Jerry McMillan, Lynton Wells, Michael de Courcy, Michael Stone, Richard Jackson, Robert Brown, Robert Heinecken, Robert Watts

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Consortium Museum
"The Photographic Object 1970," 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
"The Photographic Object 1970," 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
"The Photographic Object 1970," 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
"The Photographic Object 1970," 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
"The Photographic Object 1970," 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
"The Photographic Object 1970," 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
"The Photographic Object 1970," 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
"The Photographic Object 1970," 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
"The Photographic Object 1970," 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
"The Photographic Object 1970," 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
"The Photographic Object 1970," 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum

« The Photographic Object 1970 », présentée dans la salle haute du Consortium, reprend l’exposition de Peter Bunnel montrée au MoMa de New York en 1970 : « Photography into sculpture ».  Elle fut par la suite le tour d’un grand nombre d’institutions aux  États-Unis et au Canada tel que le Krannert Art Museum, la Collection Menil, le Fort Worth Museum of Modern Art, la Vancouver Art Gallery, le Virginia Museum of Fine Art, le Phoenix Art Museum, le San Fransisco Museum of Modern Art et  l’Otis College of Art and Design de Los Angeles.
Cette exposition renaît en  2011 à Los Angeles grâce à la galerie Cherry and Martin. La majorité des travaux présentés en 1970 sont visibles aujourd’hui dans le centre d’art. Seuls les artistes Karl Folsom, Ed O’Connell et Leslie Snyder n’ont pas été retrouvé par la galerie Cherry and Martin.
Joe Pirone, Douglas Prince et Ted Victoria ne sont pas présents dans l’exposition de Dijon.

« Photography into Sculpture » a été la plus grande exposition de nouveaux objets photographiques apparus à la fin des années 60 et au début des années 70. Décrite alors comme « la première étude d’ensemble d’images photographiques à prétention sculpturale ou multidimensionnelle » sur le mur du Musée d’art moderne de New York en 1970. « Photography into Sculpture » représentait en photos les mouvements radicaux de la fin des années 1960, dans et en dehors du monde de la photographie. Cette exposition a su tisser des liens avec les expositions précédentes, annoncer de nouvelles idées et préparer à de nouvelles expositions, comme celle du conservateur John Szarkowski « Mirrors and Windows », présentée au MoMa de New York en 1978, et dans laquelle se retrouvaient plusieurs des mêmes artistes.
Les vingt-trois artistes de « Photography into Sculpture » répondaient au changement du rôle de l’image photographique, ils ont su lier technologie et vie moderne. Dans son essai, Peter Bunnell explique que « bien que la photographie ait été une des forces les plus troublantes de ces derniers siècles, son assimilation à l’expérience commune a été si complète, son évolution si progressive, que pour la plupart des gens, le média n’existe plus au niveau conscient. » L’historienne Mary Statzer ajoute que les dates de Photography into Sculpture coïncident avec celle de l’exposition Information du conservateur Kynaston McShine en 1970. Bunnell a décrit ses discussions avec McShine à propos des objets photographiques et de leurs pratiques – dans le livre Œuvres d’Ed Ruscha, par exemple, ou celui d’Ingrid et Iain Baxter N.E. Thing Co. – comme faisant partie intégrante d’une interminable conversation qu’ils ont eu concernant la manière dont ces objets s’intègrent dans la photographie et dans le nouvel art conceptuel en évolution.
C’est en fait Iain Baxter, un des artistes de l’exposition « Information » de McShine, qui a présenté Peter Bunnell aux autres membres de la société d’art expérimental basée à Vancouver, « The Intermedia Society », avec laquelle Bexter était associé. Bunnell a été captivé par les constructions de Jack Dale faites de verre et de plexiglas photosensible (Cubed Woman #3 a-b , 1970), et par les piles de cartons de Michael de Courcy (Untitled, 1970). Les piles de cartons de Courcy, photographiées dans divers lieux urbains et ruraux à travers le Canada, sont ensuite apparues sur la couverture de Artscanada en juin 1970 pour l’exposition « Photography into Sculpture. » Lors de ce même voyage, l’artiste Robert Heinecken, basé à Los Angeles, (Figure Foliage, 1966) présente Bunnell à ses étudiants et anciens étudiants de l’université de Californie à Los Angeles, (UCLA), Ellen Brooks, Carl Chend, Darryl Curran et Michael Stone. Ellen Brooks, l’une des rares femmes de l’exposition de Bunnell (Flats : One Through Five, 1969) a soulevé la controverse pour la représentation de la sexualité présente dans son œuvre. Les pièces de Carl Cheng en film, plastique moulé et plexiglas (Sculpture for Stereo Viewers, 1968) annonçaient déjà ses activités sous le nom de John Doe, Co.
Le travail de Robert Heinecken était déjà connu des cercles photographiques, étant déjà apparu dans l’exposition « Photography as Printmaking » de Bunnell en 1968 au MoMa. Comme pour l’exposition « Photography into Sculpture », elle incluait plusieurs artistes présentés dans les expositions organisées par Nathan Lyons : « The Persistence of Vision » et « Vision and Expression » à la maison George Eastlan en 1967 et en 1969. Bunnell a aussi inclus l’artiste californien Robert Brown basé à Los Angeles, son collaborateur basé à San Francisco James Pennuto (Tracks, 1970) ainsi que Jerry McMillan (Wrinkle Bag, 1965) dont les pratiques de photographie idiosyncratiques avaient évolué en dehors du monde de la photographie. L’exposition de McMillian au musée d’art de Pasadena en 1966 avait été organisée par Walter Hopps, un des fondateurs de Ferus. Les partenaires directs de McMillian étaient des peintres et amis, tels que Ed Ruscha et Joe Goode, qui, comme lui avaient quitté Oklahoma City pour Los Angeles à la fin des années 1950.
C’est le travail du jeune artiste de Los Angeles Richard Jackson (Negative Numbers, 1970-2011) qui, selon Bunnell, pressentait le plus les changements à venir de la photographie. Lors d’une visite au studio de l’artiste, le jeune conservateur réalise que Jackson ne développe pas ses négatifs. Il les utilise pour former des objets sculpturaux. Il en était époustouflé : « cela ne m’a jamais traversé l’esprit qu’une personne ne développe pas ses négatifs, bien qu’un film négatif soit en lui-même le plus photographique des objets. » À ce passionnant mélange d’artistes de la Côte Ouest, Peter Bunnell ajoute l’artiste New-yorkais Robert Watts, du groupe Fluxus — dont les expériences de vraisemblance photographique avaient été exposées à la galerie Castelli à New York en 1964 et détaillées par Donald Judd—, les jeunes artistes de la Côte Est ; Douglas Prince, Ted Victoria, et Lynton Wells (Untitled, 1969), Dale Quaterman de Chicago (« Marvella, » 1969) et Bea Nettles de Champaign dans l’Illinois.