Valère Novarina
Valère Novarina
Valère Novarina est né en 1947 à Genève. Il passe sa jeunesse à Thonon, sur la rive française du Léman. À Paris, il étudie à la Sorbonne, la philosophie et la philologie.
Il est écrivain, metteur en scène, dessinateur et peintre. Deux de ses textes, L’Atelier Volant et Sortir du corps, ont été présentés au début de cette année au théâtre du Parvis Saint-Jean de Dijon.
Il a exposé et collaboré à plusieurs reprises avec Le Consortium qui présente aujourd’hui une série de peintures des années 1980 et 1990.
La création chez Novarina passe par plusieurs médiums, écriture, mise en scène, peinture, dessins, tous intrinsèquement liés et complémentaires. La figure humaine est au centre de toutes ses créations. Une figure humaine dépouillée de toute anecdote, de tout environnement, de tout objet, de tout lieu ou de temps identifiable. C’est aux racines de l’humanité qu’il remonte, à son essence même. Son travail se caractérise par une recherche constante de dépouillement, une quête de l’essentiel qui élimine tous sentiments et détails psychologiques.
À partir de 1980, V. Novarina développe son travail de peinture et de dessin. Ces deux techniques lui permettent de prolonger et de compléter l’univers apparu dans son travail d’écriture, lui donner corps. Les personnages se sont mis à vivre, à réclamer une autre chair que celle des mots. Dans les dessins, les titres naissent en premier, le nom de chaque personnage engendre sa forme. Comme lors de la réalisation des 2587 dessins représentant les personnages de la pièce du Drame de la vie de 1986. Pour les peintures, le titre vient après, achève l’énoncé et rappelle le style et la formulation précise des textes. Ses peintures explorent d’autres moyens que le théâtre de donner vie à ses personnages. Et la vie, c’est le mouvement. C’est ce que traduisent et démontrent ses tableaux. L’énergie déployée dans les toiles de l’artiste rend leur lecture parfois difficile. On devine aisément le geste derrière la trace de la brosse, ample et déterminé. Il y a comme une fièvre dans ces créations, et la recherche d’une langue plus rapide, plus directe que l’écriture. « Par la peinture, j’ai réappris peu à peu des choses que j’avais oubliées à force d’écrire, j’ai retrouvé le geste, le mouvement, la joie de faire apparaitre toutes choses très vite ». Cette rapidité, est évidente dans les peintures de Novarina, elle est même explicite. Il s’agit là d’une peinture de l’urgence, de l’expression. L’artiste se plait même, parfois, à se donner des cadres spatio-temporels bien déterminés (contraintes d’horaire, de format…) comme dans 24h de dessin à la galerie l’Ollave à Lyon les 12 et 13 mai 1981 où l’artiste réalisa 1021 dessins au même format du matin au soir, ou à la galerie À la limite à Dijon ; Générique performance et exposition : « V.N. dessine dans la tour saint Nicolas, à La Rochelle, les 2587 personnages du Drame de la vie » les 5 et 6 juillet 1983. Le rythme du dessin ou de la peinture répond au rythme d’une voix sourde, d’une musique primitive.